mars 1594.                             6*i3
solution donnée au Roy. Cette lettre n'empêche pas que le nombre des politiques et des royalistes n'aug­mente tous les jours, aussi bien que leur hardiesse à dire qu'il faut le reconnoître pour roy legitime.
Le dimanche 20, on apprit que les sieurs de Chi-verny, chancelier, et de Rhodes, étoient à Chartres, où ils faisoient de grands préparatifs pour une céré­monie extraordinaire. Les Espagnols et les ligueurs craignent que ce ne soit pour le sacre et couronnement du Roy.
Le vendredy 25 de fevrier, est venu avis que le Roy s'étant rendu à Chartres le 17 du présent mois, avec les princes et grand nombre de seigneurs, pour se faire sacrer dimanche prochain. qu'il y avoit eu une grande contestation entre l'archevêque de Bourges et l'évêque de Chartres, l'un et l'autre cuidant faire la cérémonie : le premier, parce qu'il est archevêque, primat des Gaules, et encore grand aumônier de France, et qu'il a reçu le Roy en l'eglise ; le second, parce qu'il est evêque du lieu, et que la jurisdiction lui appartient en propre dans son 'eglise, et qu'il n'y a que le Pape ou un légat envoyé exprès à qui il t céder. Et dit - on qu?il a ajouté qu'il excommunierait tout autre qui s'in-gereroit de faire cette cérémonie ; et qu'il a été resolu dans le conseil du Roy que ce seroit l'évêque de Char­tres qui sacreroit le Roy; dont l'archevêque de Bourges paroît grandement mécontent.
[mars.] Le mardi premier de mars, vinrent les nou­velles à Paris du sacre du Roy à Chartres le dimanche au precedent 27 fevrier. Dont dit Guarinus en son ser­mon, où j'estois, qu'on l'avoit gresse, et qu'il n'estoit non,
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